Publié le dans L Tribune Occitanie – Toulouse
La médiation, nouvel outil des bailleurs sociaux pour résoudre les conflits de voisinage
L’association de médiation sociale l’Amandier a résolu une centaine de conflits de voisinage pour le compte de Patrimoine SA depuis début 2013. Aujourd’hui, plusieurs bailleurs sociaux se laissent séduire.
Ce sont de petits soucis qui peuvent finir par empoisonner le quotidien : de la musique écoutée plus fort que d’habitude, des enfants qui courent à l’étage au-dessus, des vélos qui traînent dans la cage d’escalier… Au risque parfois de dégénérer jusqu’aux incivilités et aux conflits, alors même que la loi oblige les bailleurs à garantir à leurs locataires, une jouissance paisible de leur lieu de vie.
« L’immense majorité des conflits pour lesquels nous intervenons est due à des difficultés du bien vivre ensemble », constate Danièle Charras, magistrat honoraire et présidente de l’association de médiation sociale l’Amandier. Elle gère avec six autres médiateurs (avocat, juriste, ingénieur, psychologue) depuis 2013 toutes ces situations pour Patrimoine SA. « En un peu plus d’un an nous avons réglé 114 médiations et les situations s’apaisent en quatre mois et trois séances en moyenne » décrit-elle. L’association affiche en effet un bilan encourageant avec 20 % de reprise de dialogue, 32 % d’arrêt des plaintes et 15 % d’échec.
28 % des problèmes ont par ailleurs été résolus par des mutations ou des déménagements volontaires. Pour les bailleurs sociaux qui géraient jusqu’à présent ces situations en interne, avec des salariés formés à ces problématiques, l’intervention d’un tiers indépendant et impartial, facilite le processus. Même chose pour les locataires, mis en confiance et assurés de la confidentialité de ces séances de médiation. Une mission de médiation coûte entre 300 et 600 € selon la durée et des forfaits sont proposés aux bailleurs sociaux. À Toulouse, plusieurs organismes HLM sont sur le point de se laisser séduire par le savoir faire de l’Amandier, récemment récompensée par le fonds pour l’innovation sociale (FIS).
Béatrice Girard
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